Sortie ANETO

22 octobre 2019

Pour les 30 ans du club, nous avons décidé de grimper le plus haut sommet des Pyrénées.

Il est 5h25, ce lundi 1er juillet 2019. Nous sommes 10 membres de l’USR en marche pour gravir l’Aneto, altitude 3404 m.

La veille, dimanche 30 juin, le trajet depuis Toulouse a été long pour rejoindre, en passant par le tunnel de Vielha, le refuge de la Rencluse en Espagne, au fond de la vallée de Benasque : 4 heures de route sinueuse. En chemin, nous avons récupéré Patrick Lagleize, guide de haute montagne à Luchon qui nous mènera vers le sommet. Un pique-nique, au frais, en bord de torrent, nous a permis de faire connaissance : Patrick est un ancien gendarme des PGHM de Chamonix et Luchon.

Nous laissons les voitures au parking de l’Hospital de Benasque et nous prenons, avec nos sacs à dos et tout le matériel technique, un des bus qui fait la navette du parking à la Besurta en juillet et août. Avant de monter au refuge, petit détour pour aller voir le Forau de Aigualluts, ou Trou du Toro, gouffre karstique spectaculaire dans lequel disparaît toute l’eau du glacier d’Aneto avant de réapparaître dans le Vall d’Aran et alimenter le Garonne et finir par conséquent dans l’Océan Atlantique !

Lundi matin : Il est 4h30 lorsque le réveil nous tire de notre trop courte nuit. A la lumière de nos frontales, le plus discrètement possible pour ne pas réveiller nos voisins de nuitées, nous rangeons nos affaires et descendons prendre notre petit déjeuner, habillés comme jamais auparavant avec chaussures de rando aux pieds, guêtres et baudrier en place. Patrick nous conseille de manger copieusement car nous aurons besoin de toutes nos forces pour atteindre le sommet situé 1200m plus haut.

Une fois le petit-déjeuner avalé, nous nous rassemblons tous dehors et à 5h25, nous entamons l’ascension dans l’obscurité à la lumière de nos frontales.

Une demi-heure plus tard, le jour se lève enfin. Le ciel est clair. Nous sommes « pour de vrai » sur le chemin que Patrick nous a décrit la veille depuis le refuge. Nous contournons éboulis et gros rochers, nous suivons le chemin qui serpente selon le relief, nous évitons les torrents gonflés par la fonte des neiges.

L’ascension se fait tranquillement mais sûrement. Après quelques courtes pauses « vestimentaires » et « hydratation », nous arrivons au « Marquis » un gros rocher, tombé là et que nous avons aperçu depuis le refuge la veille au soir. Nous en profitons pour faire des photos du soleil qui se lève et sur le paysage magnifique qui s’offre à nous. Il est à peine 7h.

La progression se poursuit sur la neige et nous chaussons les crampons pour plus d’aisance et de sécurité.

Au bout de 3 heures de marche, nous atteignons le Portillon Supérieur : nous sommes à 2870m. Et pour la première fois depuis notre arrivée la veille, nous pouvons admirer l’Aneto et son glacier. C’est un moment fort et inoubliable pour chacun d’entre nous.

Après une courte pause, nous reprenons notre progression chacun à notre rythme, avec comme limite de progression l’altitude de 3000m, début du glacier de l’Aneto. Nous l’atteignons rapidement.

C’est là que nous nous encordons afin de traverser le glacier en toute sécurité. Il est 9h30.

La traversée se fait sans soucis. Même si pour certains c’est la première fois qu’ils progressent « en cordée », nous avançons à un bon rythme et nous arrivons au sommet à 11h au niveau du Pas de Mahomet qui représente la seule véritable difficulté de l’ascension. Patrick nous rassure en nous expliquant que la traversée de ce passage aérien se fera sans risques : la roche adhère bien sous les pieds, les prises pour les mains sont nombreuses et les points de passages sont suffisamment larges pour nous garantir une totale sécurité.

Après nous être à nouveau encordés, chacun de nous entame la traversée en direction du sommet.

15 mn plus tard, nous y voilà tous arrivés, grisés et fiers de nous. Il est 11h20, nous l’avons fait : nous sommes sur le toit des Pyrénées ! La vue à 360° est magnifique, tous les sommets des Pyrénées sont là, proches ou lointains. Chacun savoure ces moments. Petit bonheur supplémentaire, nous sommes quasiment seuls au sommet ce lundi matin.

Nous aurions aimé pouvoir profiter de la vue en déjeunant mais Patrick, qui nous a proposé une boucle pour rejoindre le refuge, préfère redescendre jusqu’au lac de Salterillo, ce qui se révèle être une meilleure idée car l’endroit est plus propice au pique-nique et nous aurions ainsi effectué une bonne partie de la descente.

Descente ludique et rapide, réalisée sur une neige porteuse. Il y avait toutefois des passages où la vigilance devait être de mise avec de nombreux ponts de neige sur torrents et le risque de chute dans des « trous de neige » créés par notre passage.

A 13h45, nous étions enfin assis, dans l’herbe, et surtout… affamés ! La fatigue commençait à se faire sentir mais nous étions encore galvanisés par ce que nous venions d’accomplir.

La pause repas ne fut pas longue car il nous restait encore un bout de chemin, 2 petits « rempaillous » et une dernière descente raide pour retrouver le refuge. Le parcours du retour s’est fait à la vitesse de chacun.

Après avoir rassemblé nos affaires, nous redescendions vers le fond de la vallée. Il était 17h.

Nous n’avons pas manqué l’occasion tellement belle de trinquer autour d’une boisson fraîche avant de monter dans le bus qui nous ramenait vers les voitures.

 

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